Les mesures relatives à la santé et à la sécurité mises en place dans le cadre de la pandémie accélèrent la tendance de conception de lieux de travail qui favorisent le bien-être, la créativité et la flexibilité.
Alors que nous oscillons entre couvre-feu et confinement, seule une partie des salariés retourne dans les bureaux et tout indique que ces nouvelles habitudes pourraient marquer une nouvelle ère pour des espaces de travail avec une densité d’occupation moindre.
Afin de respecter les exigences en matière de distanciation sociale, les taux d'utilisation de l'espace recommandés par les autorités se situent aujourd’hui autour de 30% du capacitaire. Même si le travail à distance gagne du terrain, la nécessité d'une plus faible densité à long terme est susceptible de pousser les entreprises à conserver des bureaux d’une taille similaire dans l’ère post pandémie.
Au cours des dernières années, l’avènement du travail flexible et les préoccupations en faveur du bien-être au travail ont favorisé des plans d’aménagement avec moins de bureaux attitrés, davantage d'espaces collaboratifs et d’équipements collectifs. Cela a eu pour conséquence des taux d’occupation plus faibles dans les bureaux. Désormais, la distanciation sociale étant devenue une priorité, l’idée de concevoir des espaces à faible densité s'accélère, d'autant plus que le bureau devient de plus en plus un espace où les collaborateurs peuvent partager des idées, susciter l'inspiration et découvrir la culture d'entreprise.
« Concevoir un lieu de travail à faible densité consiste à aligner le besoin d'interaction et de collaboration avec les exigences en matière de santé et de sécurité. Nous devons vraiment réfléchir à la raison d'être du bureau et à la raison pour laquelle les gens devraient venir », déclare Mathias Grossman, Directeur Général de Tétris France.
De l’espace entre les espaces
Le remplacement d’un open-space par des espaces de travail multifonctionnels permet une utilisation efficace de l’espace avec des distances plus importantes entre les postes de travail et offre au salarié davantage de flexibilité pour travailler.
"Le mobilier est essentiel pour la conception de ces espaces afin de favoriser la distanciation et la productivité", déclare Mathias Grossman.
Des alcôves monoplaces à dossier haut permettent une moindre densité en délimitant des zones plus grandes et protégées pour le travail en solo. Des sièges plus volumineux, de type fauteuils remplaçant les chaises de bureau, facilitent la distance physique dans les espaces communs, qu'ils soient utilisés pour le travail individuel ou en collaboration.
Sur le lieu de travail, des écrans haute définition peuvent permettre à des collègues de participer à des réunions à distance, facilitant ainsi le travail à domicile et dans un contexte où les équipes demeurent éclatées en divers lieux.
"Avec une conception à faible densité et un nombre réduit de personnes dans les bureaux, les tâches et les projets doivent être réorganisés en tenant compte du travail à distance tout en recréant la même énergie collaborative que lorsque tout le monde était présent physiquement", explique Mathias Grossman.
Les meubles modulaires, les meubles à roulettes et les murs démontables sont utiles pour reconfigurer les zones afin d'accueillir en toute sécurité des groupes de tailles diverses, et resteront utiles à l'avenir lorsque les exigences d'éloignement pourront être assouplies, note Mathias Grossman.
Une simple reconfiguration
Réaménager des espaces pour s’adapter aux exigences de faible densité n’implique pas forcément de lourds investissements.
Il est également essentiel d'influencer le déplacement des employés sur le lieu de travail. Outre des couloirs plus larges, la signalétique à sens unique dans les zones à forte circulation comme les zones d'accueil, les casiers et les toilettes permet de fluidifier les trajets au sein du bureau.
"Un design efficace encourage la distanciation en donnant des indications subtiles et visuellement agréables sur l'endroit où s'asseoir ou la façon de se déplacer", explique Mathias Grossman.
Lorsque moins d’employés sont présents en même temps, le nombre de bureaux peut être réduit et les sièges réorganisés de sorte que plus de personnes soient assises dos à dos, tandis que le mobilier des espaces de collaboration peut être placé côte à côte. Reconfigurer un open-space en petits groupes dans l'ensemble du bureau et dans des zones variées telles qu'un café, un salon ou un espace de réunion, favorise également la dé-densification. Dans les salles de réunion, disposer des tables plus petites et moins de chaises encourage les petits groupes et les réunions debout qui non seulement augmentent l'efficacité, mais permettent aussi de maintenir plus facilement la distance recommandée.
Lorsque moins d’employés sont présents en même temps, le nombre de bureaux peut être réduit et les sièges réorganisés de sorte que plus de personnes soient assises dos à dos, tandis que le mobilier des espaces de collaboration peut être placé côte à côte. Reconfigurer un open-space en petits groupes dans l'ensemble du bureau et dans des zones variées telles qu'un café, un salon ou un espace de réunion, favorise également la dé-densification. Dans les salles de réunion, disposer des tables plus petites et moins de chaises encourage les petits groupes et les réunions debout qui non seulement augmentent l'efficacité, mais permettent aussi de maintenir plus facilement la distance recommandée.
Les barrières physiques aident aussi. Dans les niches où la distance peut être difficile à maintenir, des parois en plastique transparent offrent une protection lors des réunions en tête-à-tête. D'autres cloisons de formes, de matériaux et de finitions différentes permettent de séparer en toute sécurité les espaces de travail individuels ou collectifs tout en ajoutant un intérêt visuel.
Des espaces à réinventer
Si la conception à faible densité est l'un des principaux moyens de limiter la propagation des maladies respiratoires comme le COVID-19, les chercheurs étudient également des matériaux ou des configurations de meubles innovants qui pourraient réduire la transmission des agents pathogènes, permettant à un plus grand nombre de personnes de retourner au bureau en toute sécurité.
"Le lieu de travail de demain sera un espace de bien-être, de créativité et de collaboration", conclut Mathias Grossman. "La pandémie de COVID-19 a accéléré les tendances en faveur de lieux de travail flexibles et centrés sur les collaborateurs, créant ainsi une occasion importante de réimaginer la conception du bureau".